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LA CHRONIQUE
DE CHRISTIAN MAKARIAN
Du danger de la prophétie
Huntington a eu tort de
défendre une vision fondée sur les
grandes peurs de l'Occident
Về
nguy hiểm của cái sự tiên tri, bói mua rùa.
Huntington
đã lầm khi đưa ra, chống đỡ, và bảo vệ nó: Một viễn ảnh dựa trên những
nỗi lo sợ lớn lao của Tây phương về một Đông phương Hồi giáo
Sans vouloir surinterpréter
les symboles, la mort de Samuel Huntington, le 24 décembre 2008,
dépasse
largement le cadre de la rubrique nécrologique. Professeur à Harrvard
pendant
cinquante-huit ans, Hunntington est devenu, à la suite d'un simple
article publié
dans la revue Foreign Affairs, en août 1993, prolongé par un livre,
l'un des politologues
les plus controversés de la fin du XXe siècle, tant pour la véhémence
de ses
thèses que pour la vive dispute qu'elles ont provoquée. Non seulement
sa
théoorie du « choc des civilisations» (clash of civilizations) a
conforté les
néoconservateurs lors des attentats du 11 septembre 2001, mais elle a
largement
inspiré les raisonnements et l'action de la Maison-Blanche dans les
années qui
ont suivi. Bien que Huntington
ait ensuite adouci son point de vue, il n'est pas anodin que son décès
surrvienne alors que George W. Bush s'apprête à quitter le pouvoir.
Il reste que, dans le monde
enntier, la thématique du « choc des civilisations» a fait florès au
point de
passer dans le langage politique courant, au grand désespoir des
nombreux
tenants de la théorie opposée. Le 27 août 2007, durant son discours aux
ambassadeurs, Nicolas Sarkozy avait déclaré que nous aurions tort de «
sous-estimer» la possibilité d'une « confrontation entre l'Islam et
l'Occident
». Ce n'est qu'un exemple. Pourtant, l'objectif premier de Huntington
était de
contrer une autre thèse célèbre, celle de son élève Franncis Fukuyama,
auteur
de La Fin de l'Histoire et le dernier
homme. Fukuyama
pensait qu'après la chute du commmunisme, l'évolution de toute
l'humanité vers
l'écoonomie de marché et la démocratie libérale serait « inexorable ».
Ce à
quoi Huntington
objectait: « L'essence de la culture occidentale, c'est le droit, pas
le McDo.
Le fait que les non-Occidentaux puissent opter pour le second
n'implique pas
qu'ils acceptent le premier.” Avait-til complètement tort sur ce point?
Il a eu
tort, en tout cas, de défendre une vision conflictuelle,
essentiellement fondée
sur les grandes peurs de l'Occident. C'est Edward Saïd, éminent
intellectuel
américain d'origine palestinienne, qui lui aura le mieux répliqué: «
Peut-on
diviser la réalité humaine [ ... ] en cultures, histoires, traditions,
sociétés, races même, différant évidemment entre elles, et continuer à
vivre en
assumant humainement les conséquences de cette division?»
L'Express, 8/1/2009
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